Tout d’abord, nos félicitations à M. Trump, le 47e président des États-Unis d’Amérique. Grâce au processus démocratique, le président Trump a gagné le privilège et la responsabilité de servir et de diriger les États-Unis d’Amérique et son peuple et d’être une voix importante dans notre monde turbulent.
Alors que le monde est confronté à des changements tectoniques et à des défis de toutes sortes, y compris des différences idéologiques, des menaces sur l’ordre économique et mondial établi après la Seconde Guerre mondiale, des guerres et des conflits persistants, des soucis environnementales, des pandémies actuelles et potentielles, la pauvreté, la rareté et l’abondance, et des avancées technologiques – pour n’en citer que quelques-uns – le monde a plus que jamais besoin d’un leadership politique fort et éclairé.
Les États-Unis et le Canada ne font pas exception à ce besoin de leadership, et l’on peut affirmer de manière convaincante que nos deux pays peuvent ouvrir la voie à un avenir plus harmonieux, plus prospère et plus pacifique. Ce n’est pas le moment de se chamailler et de gâcher une relation qui a véritablement été exemplaire et durable dans un monde troublé.
La relation historique entre les États-Unis et le Canada peut s’expliquer par une « approche fonctionnelle ou basée sur les intérêts » ancrée sur les principes et les réalisations suivants : malgré les chicanes occasionnelles, voire graves, au sommet politique, nous faisons en sorte que les choses fonctionnent parce que c’est dans notre intérêt mutuel. La géographie nous a rapprochés, et notre histoire commune, notre volonté de s’entendre, nos liens familiaux étendus et nos intérêts et valeurs économiques partagés ont créé des « liens profonds qui nous rattachent », générant un respect mutuel, une richesse sans précédent et une paix entre nos deux grands pays pour bien plus de deux siècles (malgré les compétitions de hockey) !
Voulons-nous bâtir sur cette base ? Voulons-nous l’abandonner à l’incertitude et à l’instabilité ? Ou voulons-nous établir une relation bilatérale encore meilleure, qui tienne compte des intérêts nationaux du Canada et des États-Unis et des problèmes qui doivent être abordés ensemble ? Telles sont les grandes questions qui se posent nos deux pays et au continent que nous partageons.
Nous soutenons qu’une « approche fonctionnelle » constitue l’option la plus pragmatique pour renforcer nos relations bilatérales. Ce ne sera pas facile car il faudra un travail acharné, un véritable travail acharné – politique, diplomatique, interpersonnel, interentreprises, liens familiaux – pour que cette grande relation bilatérale continue de se développer. Et ce faisant, il évoluera probablement vers une union économique nord-américaine intégrée qui nous permettrait de mieux gérer notre continent commun, avec ses vastes richesses naturelles, industrielles, technologiques et humaines. Cela peut être fait de manière pragmatique, fondée sur les intérêts et volontairement, sans menaces de droits de douane, de force économique ou de coercition.
Une « approche fonctionnelle » témoigne de l’éclat discret de nos deux pays naviguant ensemble dans un monde complexe – comme un vieux couple qui se chamaille à propos des tâches ménagères (ou d’une partie de hockey) mais se soutient toujours quand c’est important de le faire.
Cependant, nous devons faire attention à ne pas forcer les limites de cette « approche fonctionnelle » avec des menaces, des échanges émotionnels et des réactions désarticulées. Tout cela est exacerbé par les tensions politiques et diplomatiques, les défis économiques et peut-être aussi les différences idéologiques entre nos deux pays, qu’elles soient le résultat de la coercition de la nouvelle administration américaine ou imposées par un gouvernement canadien qui doit faire face à la dette nationale croissante et à des programmes nationaux importants qui ont été négligés et/ou marginalisés pendant trop longtemps.
Le Canada et les États-Unis doivent adopter une vision à plus long terme et encourager la création d’une nouvelle vague de leadership – pragmatique et visionnaire – capable de regarder au-delà des tarifs douaniers et des tensions géopolitiques, et de faire progresser ensemble l’immense potentiel de l’Amérique du Nord, avec la poursuite ou l’avancement de nos économies déjà intégrées, tout en travaillant sur des résultats fonctionnels fondés sur les intérêts qui ont du sens !
De plus, si ce débat reste principalement le sujet des publications sur les réseaux sociaux, ni les Américains ni les Canadiens ne seront en mesure de suivre la voie rationnelle nécessaire pour éviter que la situation ne s’aggrave encore davantage. Du côté canadien, l’unité nationale et la détermination politique sont essentielles. Le Canada bénéficierait d’un leader et d’une équipe forts, capables soit de faire sortir cette question de la une des journaux et de tous les bulletins d’information, soit au moins de susciter une confiance suffisante dans la réussite du projet. Cela doit également se faire avec un degré élevé d’honnêteté envers les Canadiens, tout en poursuivant des lignes d’action pragmatiques avec nos cousins et alliés américains.
Continuons donc à adopter une « approche fonctionnelle » pour que les choses fonctionnent mieux pour les États-Unis et pour le Canada.
À court terme, toutefois, des difficultés économiques et sociales, ainsi que des frictions potentielles, surviendront. L’unité canadienne est essentielle pour aborder des décisions difficiles qui ont été évitées pendant trop longtemps – sur l’économie, sur la politique étrangère, sur la sécurité et la défense, sur les infrastructures et la productivité, sur les questions frontalières et sur l’immigration – en faveur de la poursuite d’un programme axé sur l’environnement, et sur une idéologie et des initiatives socialement biaisées. Certes, les programmes environnementaux et le progrès social sont importants, voire cruciaux, mais ils semblent avoir été mis en œuvre en excluant, ou du moins en ayant donné la priorité à d’autres questions qui ont un impact crucial sur le Canada, notamment son économie et ses relations avec ses alliés proches. Un manque d’équilibre à cette approche a amené les Canadiens sur une voie de plus en plus difficile à modifier ou abandonner, à mesure que les besoins deviendront plus grands, les coûts plus élevés et les décisions plus difficiles à prendre.
Et si les relations avec les Américains constituent peut-être la préoccupation la plus pressante des Canadiens, d’autres défis stratégiques doivent également être pris en compte. Il est essentiel que les Canadiens comprennent l’évolution du contexte géopolitique – qu’il s’agisse de la Russie et de l’Ukraine et de son impact sur nos alliés européens et de l’OTAN, ou peut-être, tout aussi important, de l’impact mondial croissant de la Chine. Par conséquent, l’examen des relations futures du Canada avec les États-Unis doit également prendre en considération les aspirations stratégiques de la Chine (et d’autres pays). Et peut-être qu’à travers le prisme d’une « approche fonctionnelle » et en considérant les préoccupations des adversaires potentiels, le Canada et les États-Unis pourront faire progresser leurs intérêts nationaux, renforcer leurs relations bilatérales et œuvrer volontairement à l’établissement d’économies continentales bien intégrées – pas seulement sur le plan économique, mais aussi en tant que voisins qui travaillent, font du commerce, prospèrent, se respectent et rient ensemble (mais qui se battent toujours bec et ongles sur la glace).
Vive la relation entre les États- Unis et le Canada : relation dynamique, emblématique et tournée vers l’avenir !
À propos des auteurs
Christopher Coates a d’abord suivi une formation de pilote d’hélicoptère dans les Forces armées canadiennes et a pris sa retraite en tant que lieutenant-général en 2021, après avoir servi comme commandant adjoint du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) et comme commandant du Commandement des opérations interarmées du Canada (COIC). Christopher a travaillé aux niveaux stratégique et opérationnel aux États-Unis, avec les alliés de l’OTAN et au Moyen-Orient. Il réside actuellement dans la région d’Ottawa.
Tony Battista s’est joint aux Forces armées canadiennes en tant que soldat (policier militaire) et a pris sa retraite en 2014 en tant que colonel, après avoir servi au sein du Commandement des forces interarmées des États-Unis et en tant qu’attaché de défense du Canada auprès de 10 pays. Tony a été président-directeur général de la Conférence des associations de défense et de l’Institut de la CAD, directeur général IBM pour la défense, le renseignement et la police, et associé principal chez Sandstone Group. Il habite dans la région d’Ottawa.
Un nouveau « pacte » – Faire en sorte que l’Amérique Respecte à nouveau le Canada (ARC)
Tony Battista & Christopher Coates
Tout d’abord, nos félicitations à M. Trump, le 47e président des États-Unis d’Amérique. Grâce au processus démocratique, le président Trump a gagné le privilège et la responsabilité de servir et de diriger les États-Unis d’Amérique et son peuple et d’être une voix importante dans notre monde turbulent.
Alors que le monde est confronté à des changements tectoniques et à des défis de toutes sortes, y compris des différences idéologiques, des menaces sur l’ordre économique et mondial établi après la Seconde Guerre mondiale, des guerres et des conflits persistants, des soucis environnementales, des pandémies actuelles et potentielles, la pauvreté, la rareté et l’abondance, et des avancées technologiques – pour n’en citer que quelques-uns – le monde a plus que jamais besoin d’un leadership politique fort et éclairé.
Les États-Unis et le Canada ne font pas exception à ce besoin de leadership, et l’on peut affirmer de manière convaincante que nos deux pays peuvent ouvrir la voie à un avenir plus harmonieux, plus prospère et plus pacifique. Ce n’est pas le moment de se chamailler et de gâcher une relation qui a véritablement été exemplaire et durable dans un monde troublé.
La relation historique entre les États-Unis et le Canada peut s’expliquer par une « approche fonctionnelle ou basée sur les intérêts » ancrée sur les principes et les réalisations suivants : malgré les chicanes occasionnelles, voire graves, au sommet politique, nous faisons en sorte que les choses fonctionnent parce que c’est dans notre intérêt mutuel. La géographie nous a rapprochés, et notre histoire commune, notre volonté de s’entendre, nos liens familiaux étendus et nos intérêts et valeurs économiques partagés ont créé des « liens profonds qui nous rattachent », générant un respect mutuel, une richesse sans précédent et une paix entre nos deux grands pays pour bien plus de deux siècles (malgré les compétitions de hockey) !
Voulons-nous bâtir sur cette base ? Voulons-nous l’abandonner à l’incertitude et à l’instabilité ? Ou voulons-nous établir une relation bilatérale encore meilleure, qui tienne compte des intérêts nationaux du Canada et des États-Unis et des problèmes qui doivent être abordés ensemble ? Telles sont les grandes questions qui se posent nos deux pays et au continent que nous partageons.
Nous soutenons qu’une « approche fonctionnelle » constitue l’option la plus pragmatique pour renforcer nos relations bilatérales. Ce ne sera pas facile car il faudra un travail acharné, un véritable travail acharné – politique, diplomatique, interpersonnel, interentreprises, liens familiaux – pour que cette grande relation bilatérale continue de se développer. Et ce faisant, il évoluera probablement vers une union économique nord-américaine intégrée qui nous permettrait de mieux gérer notre continent commun, avec ses vastes richesses naturelles, industrielles, technologiques et humaines. Cela peut être fait de manière pragmatique, fondée sur les intérêts et volontairement, sans menaces de droits de douane, de force économique ou de coercition.
Une « approche fonctionnelle » témoigne de l’éclat discret de nos deux pays naviguant ensemble dans un monde complexe – comme un vieux couple qui se chamaille à propos des tâches ménagères (ou d’une partie de hockey) mais se soutient toujours quand c’est important de le faire.
Cependant, nous devons faire attention à ne pas forcer les limites de cette « approche fonctionnelle » avec des menaces, des échanges émotionnels et des réactions désarticulées. Tout cela est exacerbé par les tensions politiques et diplomatiques, les défis économiques et peut-être aussi les différences idéologiques entre nos deux pays, qu’elles soient le résultat de la coercition de la nouvelle administration américaine ou imposées par un gouvernement canadien qui doit faire face à la dette nationale croissante et à des programmes nationaux importants qui ont été négligés et/ou marginalisés pendant trop longtemps.
Le Canada et les États-Unis doivent adopter une vision à plus long terme et encourager la création d’une nouvelle vague de leadership – pragmatique et visionnaire – capable de regarder au-delà des tarifs douaniers et des tensions géopolitiques, et de faire progresser ensemble l’immense potentiel de l’Amérique du Nord, avec la poursuite ou l’avancement de nos économies déjà intégrées, tout en travaillant sur des résultats fonctionnels fondés sur les intérêts qui ont du sens !
De plus, si ce débat reste principalement le sujet des publications sur les réseaux sociaux, ni les Américains ni les Canadiens ne seront en mesure de suivre la voie rationnelle nécessaire pour éviter que la situation ne s’aggrave encore davantage. Du côté canadien, l’unité nationale et la détermination politique sont essentielles. Le Canada bénéficierait d’un leader et d’une équipe forts, capables soit de faire sortir cette question de la une des journaux et de tous les bulletins d’information, soit au moins de susciter une confiance suffisante dans la réussite du projet. Cela doit également se faire avec un degré élevé d’honnêteté envers les Canadiens, tout en poursuivant des lignes d’action pragmatiques avec nos cousins et alliés américains.
Continuons donc à adopter une « approche fonctionnelle » pour que les choses fonctionnent mieux pour les États-Unis et pour le Canada.
À court terme, toutefois, des difficultés économiques et sociales, ainsi que des frictions potentielles, surviendront. L’unité canadienne est essentielle pour aborder des décisions difficiles qui ont été évitées pendant trop longtemps – sur l’économie, sur la politique étrangère, sur la sécurité et la défense, sur les infrastructures et la productivité, sur les questions frontalières et sur l’immigration – en faveur de la poursuite d’un programme axé sur l’environnement, et sur une idéologie et des initiatives socialement biaisées. Certes, les programmes environnementaux et le progrès social sont importants, voire cruciaux, mais ils semblent avoir été mis en œuvre en excluant, ou du moins en ayant donné la priorité à d’autres questions qui ont un impact crucial sur le Canada, notamment son économie et ses relations avec ses alliés proches. Un manque d’équilibre à cette approche a amené les Canadiens sur une voie de plus en plus difficile à modifier ou abandonner, à mesure que les besoins deviendront plus grands, les coûts plus élevés et les décisions plus difficiles à prendre.
Et si les relations avec les Américains constituent peut-être la préoccupation la plus pressante des Canadiens, d’autres défis stratégiques doivent également être pris en compte. Il est essentiel que les Canadiens comprennent l’évolution du contexte géopolitique – qu’il s’agisse de la Russie et de l’Ukraine et de son impact sur nos alliés européens et de l’OTAN, ou peut-être, tout aussi important, de l’impact mondial croissant de la Chine. Par conséquent, l’examen des relations futures du Canada avec les États-Unis doit également prendre en considération les aspirations stratégiques de la Chine (et d’autres pays). Et peut-être qu’à travers le prisme d’une « approche fonctionnelle » et en considérant les préoccupations des adversaires potentiels, le Canada et les États-Unis pourront faire progresser leurs intérêts nationaux, renforcer leurs relations bilatérales et œuvrer volontairement à l’établissement d’économies continentales bien intégrées – pas seulement sur le plan économique, mais aussi en tant que voisins qui travaillent, font du commerce, prospèrent, se respectent et rient ensemble (mais qui se battent toujours bec et ongles sur la glace).
Vive la relation entre les États- Unis et le Canada : relation dynamique, emblématique et tournée vers l’avenir !
À propos des auteurs
Christopher Coates a d’abord suivi une formation de pilote d’hélicoptère dans les Forces armées canadiennes et a pris sa retraite en tant que lieutenant-général en 2021, après avoir servi comme commandant adjoint du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) et comme commandant du Commandement des opérations interarmées du Canada (COIC). Christopher a travaillé aux niveaux stratégique et opérationnel aux États-Unis, avec les alliés de l’OTAN et au Moyen-Orient. Il réside actuellement dans la région d’Ottawa.
Tony Battista s’est joint aux Forces armées canadiennes en tant que soldat (policier militaire) et a pris sa retraite en 2014 en tant que colonel, après avoir servi au sein du Commandement des forces interarmées des États-Unis et en tant qu’attaché de défense du Canada auprès de 10 pays. Tony a été président-directeur général de la Conférence des associations de défense et de l’Institut de la CAD, directeur général IBM pour la défense, le renseignement et la police, et associé principal chez Sandstone Group. Il habite dans la région d’Ottawa.
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